PARIS Romain (extraits)

DISSONANCES #43 | DYSCHRONIE
Été 2022
« 10 mars : Dire qu’il y a une quinzaine que my Fruity Fairy est partie en cajoler un autre en Alaska, au 1er jour de la Guerre d’Ukraine. Avec chaque jour environ 157 000 nouveaux macchabs sur Terre, et vu qu’aucun cri ne la fera jaillir là ni m’allumer du regard, Elle et sa Tendresse Furibarde, à quoi bon écrire ?
17 mars : Faute d’un passeport à jour, je n’ai pu aller flirter avec une Señora Muerte plus sexy ailleurs qu’en ce Purgatoire de Frivolité. Avant la fermeture des tavernes, j’ai franchi tel un Derviche-Tourneur le raz-de-marée printanier de soûlauds qui s’agrippaient aux chaises des terrasses et aux battants des portes cochères. Au Gibus, vrai Explosif sur pattes, je m’enfile sans m’enivrer hélas 5 whisky coca + 1 shooter qu’on m’offre, et ça vient compléter les 75 cl de Sylvaner bus plus tôt. Il y a 2 mois je croyais avoir banni l’éthanol à jamais, mais cette récidive n’arrive pas à me débarrasser de cette Mort à vif. Tout comme le litre de rhum par jour que je vidais en décembre-janvier, ça ne fait qu’amplifier ma Clairvoyance… La barwoman est d’enfer, on a un feeling au top, aussi je grille vite ce ticket pour sortir au Cœur des Ténèbres et embarquer dans un… »

DISSONANCES #40 | DI(S)GRESSION
Punks !

« De la Bataille de Stalingrad au Génocide Rwandais & du Délire létal des Khmers Rouges au Naufrage du World Trade Center, la servitude volontaire a toujours tenu lieu de forfaiture envers l’Humanité. Quelle fut notre réaction juste après la Guerre de Bosnie-Herzégovine ou l’Apocalypse de Fukushima ? Tenter d’oublier ! À chaque coup, on arrive à nos fins avec tant de brio qu’on ajoute fissa de la cata au bordel universel… Alors il a fallu que des zigues se sacrifient pour enfreindre cette Mort-là. Pour brandir les Artéfacts de notre Lâcheté Meurtrière au cœur des Porcheries Totalitaires. Pour tartiner des 4 balèzes sur l’étendard des Centres de Détention. Pour faire virevolter des ponts partout sur cette planète bègue entre les Aborigènes du Boxon Mondial. Des faubourgs aux jungles farouches, ces Anges Brutaux se font les Garants Réfractaires d’une fortune aux fruits capiteux. Niés en leur essence, craints à toute force. Aux Arrêts, parfois. Not dead but under control. De la Catalogne à la Bretagne, d’Alger à Calcutta & de Sarajevo à São Paulo, ils évoquent le Crépuscule de Babylone face aux Démocraties Dictatoriales. De La Havane à Tokyo, de Kinshasa à Jakarta ou de Kief à Liverpool, ces Natifs sans frontières excèdent les… »

DISSONANCES #39 | MUTATIONS
Carbonifère

« Le Carbonifère, l’Atlantide et la Grèce Antique ont fini par s’engouffrer au cœur d’une Nuit sans Rivage, my spicy fairy, et il est certain que l’Humanité Actuelle les y rejoindra : cette dérivation d’une Évidence Ancestrale en Mythe est bien sûr une constante typique de la Grande Hallucination Galactique –Depuis l’Aube Initiale, ces Avatars œuvrent à une Auto-Transfiguration orphique et plantureuse. Vivifiante et Ludique… Un beau jour, Océans, Vallées et Vivants, iront vêtir les Défroques du Fantasme. Se volatiliseront dans la Nécropole d’Azur. Tout ça nous servira de Légende Antédiluvienne. Vieux conte éclatant et vain. Mais il me faut avouer qu’une Allégorie Retentissante, si édifiante soit-elle, ne saurait valoir, pour ma part, la Douceur Brûlante de tes Baisers. Aux yeux d’archéologues fous, my shiny night, ton habituel cafard, cette banalité souveraine, se feront extraordinaires. Ils y verront les Trésors de l’Anodin dont une Soif d’Éternité nous interdit l’Usufruit. Ils chercheront à faire revivre ton Sex-Appeal à-travers des Dithyrambes Érotiques. Avec ce Recul Millénaire, ta Mélancolie leur fera office de véritable Odyssée. On a cependant toujours le choix : se figer dans les Alizés ou… »

DISSONANCES #36 | LA VÉRITÉ
Naufrages
« Y a plus rien à siffler, mec. Eh, t’as vu ? En plus, le patron tire la tronche d’une murène qu’a confondu l’hameçon avec le jackpot. Et les filles seraient capables de se taper n’importe quel portefeuille en partance pour Bora-Bora. Cette candeur m’écœure. «  Et d’abord, crois-tu que dans cette situation ils verront autre chose d’eux-mêmes et de ceux qui sont à leurs côtés, que les ombres qui vont se retracer, à la lueur du feu, sur le côté de la caverne… » Non, ne tente pas de me réconforter, ne me sers pas encore tes histoires. Parce qu’é-ty-mo-lo-gi-que-ment, n’est-ce pas, histoire dérive du grec istoor, celui qui sait pour avoir vu et entendu, et du latin historia, la recherche intelligente de la vérité, l’enquête sur les faits révolus de l’Humanité. Et toi, qu’as-tu vu ou ouï de SI particulier ? Itou, ne conférons pas sur tes spéculations quant à l’Humanité ! Non, tu ignores tout. Va comprendre ça : ce minimum de choses insignifiantes que tu n’ignores pas, tu ne sauras même jamais pour de bon s’il a porté ses fruits en toi. En la matière, Fernando Pessoa a tout dit. Je te filerai un jour son Livre d’Azur Fictif. À prendre comme la seule conviction judicieuse : l’évidence est toujours fantastique. Mais les feux de ce zinc : une illusion ! Et inutile d’…

« DISSONANCES #34 | TRACES
L’outremer du ciel

« L’œil au cœur de la nuit, l’Âme se lovant au creux de cette feuille de figuier, et la chair sous ce sirocco d’or. Voilà : ton sourire illustre tout à trac l’outremer du ciel. L’orbe du Deuil. Est-il toujours facile de pister qui s’en va ? Cette trace d’incertitude, d’affliction, de beauté. De vérité, de cognac, d’intelligence. D’argile, de chlore. Du parfum de ces fruits qui fait tourner la caboche des zombis. De la Cité d’Or… Part-il sur la trace des alizés ? Toutefois, on fait juter les lettres –au jour le jour– de ce qui vaudra bien l’heure venue un roman certes juste bon à balancer au bûcher… Aussi ne l’oublie pas : d’un « Je t’aime » souverain aux ouragans de l’insurrection, il est toujours question d’amour fou. Vrai, faut-il donc le suivre à la trace ? Lui survivre, à ce raz-de-marée ? Écouter les riffs de ce vent du Large ? Effluves de sperme sur le mollet de la catin ! Autodafés de l’aurore ! Ombre brûlante ! On cherche en vain à acquérir certaines notions relatives au principe actif du néant… Et toujours, la fugacité de ces civilisations comme autant de mirages, ou de… »

DISSONANCES #32 | NU
Tu as beau te faire belle
« Oh my boiling baby, sais-tu que tu as beau te caparaçonner dans tes corsets style steampunk, t’accoutrer avec tes jupes glam rock ou crazy lolita, t’enrober dans tes jupons écossais ou de pin-up vintage, t’attifer de boléros romantiques et de débardeurs gothic lolita, t’entortiller dans tes leggings hip-hop à zébrures rose ou dans tes bas hippies et tes collants d’extraterrestre en fleur, ou encore te camoufler sous tes capes victoriennes ou tes vestes psycho-retro… Oh my sunny ladybird, sais-tu que tu as beau porter ton bibi barrette à voilette noire ou ton chapeau cloche 40’s très chic avec tes mitaines de dentelle noire et rouge ou tes gants courts et sexy de satin blanc, que tu auras bel et bien beau te sertir dans l’écrin de tes shorty nacrés et de tes caracos à tête de mort sur fond d’île tropicale et d’océan enchanteur, t’harnacher dans tes porte-jarretelles 60’s et tes soutiens gorge jazzy en crêpe de voile ou arc-en-ciel psychédélique, te faufiler dans tes bottines chauve-souris ou tes escarpins à la Marylin Monroe… Réfléchis-y, oh my cosmic princess, et tu as beau parachever ta toilette par le port d’un collier cerise kawaii, de boucles d’oreille style élisabéthain, d’une manchette de motard, de bracelets en corail polychrome et d’un... »

DISSONANCES #31 | DÉSORDRES
Les harmoniques du chaos
« Comprenez bien que ce qu’on appelle désordre résulte d’une vue de l’esprit, d’une vision altérée des circonstances et de notre environnement, d’une interprétation erronée des mouvements spontanés qui façonnent et régissent notre univers, et que ce concept ne découle bien souvent que d’un jugement vicié qui nous incite à sous-estimer notre propre intellect et à naufrager dans les méandres de nos raisonnements… Indubitablement, ce qu’on nous dissimule avec tant de sournoiserie sous cette notion de désordre – notion en outre rationnalisée selon des critères pseudo-scientifiques et travestie par nos suzerains, au point de devenir le tour de prestidigitation favori des gouvernants lorsqu’ils veulent brider l’enthousiasme des populations – N’EST OBJECTIVEMENT ET VISCÉRALEMENT PAS VIABLE au cœur de cet univers aux architectures physiques si subtiles et régi par tant de lois sublimes… Certes, cette notion ne saurait définir en rien les merveilles insensées et bouillonnantes qu’abrite cet univers d’équilibres insondables qui est le nôtre… Regardons la foule, la forêt… Les vagues, les nuages… Les émotions… Les étoiles… Etc… Ce n’est que par l’effet d’un vertige subséquent à la... »