DISSONANCES #46 | FRAGILE
Châtiment de l’idiot
« Dans le train Anvers-Bruxelles, cette fillette au rire innocent, spontané, lumineux, je l’imagine adulte, indigne de l’enfant qu’elle est, je la vois cadavre, oubliée de tous, après une vie douloureuse, triste, médiocre, ratée, malheureuse.
Elle coiffe le chapeau de sa grand-mère, son rire réduit en cendres mes élucubrations moroses de vieil imbécile dont l’… »
DISSONANCES #32 | NU
Trois haïculs
« Plage naturiste
Il siffle à perdre haleine
Le merle sur la barrière
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Ce moustique affamé
Sur ta fesse gauche
Vais-je… »
DISSONANCES #24 | LE MAL
Arrondir le silence
« Pour l’inconnue qui s’attarde
Je poserai sur le banc
Mon exemplaire des… »
DISSONANCES #22 | RITUELS
Nouveaux rites de l’année liturgique
« 1er dimanche de l’Avent – Contempler le processus de défragmentation d’un ordinateur ; admirer les changements de couleurs ; à la fin, pousser un cri de joie devant cette merveille technique.
Noël – Transformation de Jésus le Christ en nietzschéen pur jus.
Épiphanie – Électrifier les guitares sèches. Qu’elles oublient Jésus revient (pourquoi reviendrait-il ?) au profit de I want to break free, Bohemian rhapsody, Bicycle race, We will rock you, de Queen. (Freddie Mercury fut prophète.)
Soldes d’hiver (mi-janvier à mi-février) – Vêtir le prêtre du nouvel ornement sacerdotal à la mode : le string noir barré d’une croix rose.
Mardi gras – Intronisation de la papesse Jeanne, Pierrette ou Paule. Une femme, oui, une femme à la tête de l’Église !
Dimanche des Rameaux – Ouverture de la semaine sainte avec... »
DISSONANCES #20 | MAMAN
Aurore
« Une nuit d’humus et de pulsations tièdes me pétrit entre ses grappes et me crache comme un pépin amer.
Hirsute, sale, nu, je découvre la rondeur de l’aube, je mordille sa poitrine, j’enlace désespérément sa profonde ascension, pressé de retrouver la pointe maternelle où se brouille et… »
DISSONANCES #18 | ENTRAILLES
Prise de pouvoir
« Ma femme n’a pas de cœur. De l’œsophage à l’utérus, le pancréas occupe toute la place. Il n’en fut pas toujours ainsi, l’hypertrophie vint peu à peu, le pancréas, persuadant les autres organes de lui céder un peu, puis beaucoup d’espace contre avantages en nature ou par corruption. Enfin, ils s’étiolèrent, rétrécirent et disparurent. Le pancréas règne en maître absolu. Personne ne conteste sa suprématie, et ce ne sont… »