DISSONANCES #43 | TRANS-
Transverse.s
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Peu à peu, jour après nuit, la chape sera montée sous les vagues silencieuses de nuages effilochés, dispersés, disparus, accompagnée de ciels noirs brillants de points fixes et mobiles. L’air de l’été se ramassera, ses plis froissés les uns sur les autres sous la puissance de la main éblouissante de la lumière immobile. Les feuilles des framboisiers, retournées aux extrémités, montreront leur ventre blanc, de loin on pourra croire à une étrange floraison, une mutation, sans bien savoir encore quel en sera le fruit. L’herbe déjà jaunie, rocaille au lit sec d’un ruisseau disparu, mordra les pieds et le sable du fleuve gagnera sa surface, affleurant l’eau verte de son dos blond, haltes étendues aux oiseaux des bords : sternes, hirondelles, hérons, mouettes, cormorans, petits gravelots, cygnes, guifettes. Il n’y aura d’odeur que silex, frappé à coup redoublé, du zénith à au-delà, amadou de l’incendie solaire.
La cour, entourée des façades blanches aux volets clos, retiendra les vagues de chaleur, four brillant où le mat du goudron alimentera la fournaise. Le métal des… »