DISSONANCES #43 | TRANS-
Or(t)eille n°3
« En grec, un même mot (μορφή / morphế) désigne la forme et la divinité des rêves.
Morphée donne forme, prend forme, change de forme. Il mène le rêve, apporte le rêve, transporte l’esprit. Il avertit, appelle, est annonciateur, est transformateur, est suivi d’effets, a des ailes de papillons, a un miroir, fait un plongeon dans un lac, est une image. Il fait voir en rêve, vivre en rêve. Il est léger et papillonnant dans le sommeil sous les paupières. Il est transitoire. Fugace. Aléatoire. Il se laisse conduire. Se pose. Se laisse admirer. Puis s’envole. Puis s’est envolé.
Morphée conduit les rêves comme Orphée conduit à sa suite toutes les plantes et les arbres et les animaux et les pierres. Et tout le monde physique vibre à l’unisson de sa lyre dans son sillage. / Avec cette différence que Morphée ne se contente pas d’un seul séjour aux Enfers. Il va et vient. Comme bon lui chante.
L’orteille donne l’idée qu’on le… »
DISSONANCES #38 | FEUX
La grotte
« Le film commence. Ils regardent le film. Ils passent de l’autre côté du regard. Les souvenirs s’animent. Ils rêvent. Ils voient défiler le rêve du film. Ils ont les yeux ouverts. Ils regardent le rêve.
Puis les ombres s’animent. Les flammes dansent. C’est un observatoire.
Les flammes dansent. Elles sont dansantes. Elles dansent dans l’air. Elles ont l’air de flotter. Elles sont à l’intérieur en combustion. Elles sont à base explosive. Elles produisent l’énergie. Elles sont atomiques et aériennes. Elles s’élèvent dans la matière.
Le film rêve des souvenirs. Le film regarde dans la vie. Il regarde dans le passé des souvenirs.
Une grotte résonne. Elle développe un
corps et une quantité de… »
DISSONANCES #32 | NU
Feuilles de rose
« C’est d’amour qu’il s’agit et qu’on vive C’est de humer la rose comme mange l’âne qu’on parle comme peut que faire Humer la rose eros et le destin de merde Les fesses sont là Les fesses sont là Les fesses sont roses et faut qu’on masse Qu’on les masse pour que la bouche s’ouvre pour que la rose fleure parce que les fesses sont sens dessus dessous
tête à queue cul à con
vis à vit face à fesse
Elles font sens les fesses-là
Faut la ventouse à bouches Faut un grand coup de langue De la langue de bouche qui débouche Un gros baiser là qui inspire bien à fond qui remet tout en circulation qui débouche la bouche Faut qu’y a cet abouchement avec les fesses Embrasse les fesses Lèche les fesses Faut s’éprendre des fesses à pleines lèvres
Les fesses sont des joues pour s’asseoir
Pour poser sa joue plonger son front le nez la face toute Je m’y cache Je ferme les yeux Les fesses se referment Chuis bien chuis bien chuis la tête sous les fesses Chuis dans… »