ALBECK Barbara (extraits)

DISSONANCES #44 | SILENCES
Lessilences dans les silences

« Détruire sa silences pour le voir silesilencesnces ses boules au silences de dire qu’il ne fait pas silences je l’ai déjà tellement silesilencesnces que je ne compte plus les silences alors silences forcément ce moment où on silences en général longtemps silencessilences on remballe colère silences les mots on ravale silences on passe à silences chose mais il silences toujours des blancs silences lourds de   silences -entendus on sait plus avec quoi se silencessilences et la pluie silences sur le carreau météo silencessilences le désir silences les silences perdus silencessilences laisse tomber on semblant silencessilences de son côté silences se plonge en silencessilences on s’ silences ailleurs et puis silencessilences en moins on prend silencessilences à être silencessilences on s’en remet silences enfants silencessilences faut sortir comme des silencessilences  ça chie ici silences nettoie plus silencessilencessilences rire avec eux là-bas ça silences du bruit mais silences résonne pas : les silencessilences du sapin ploient  silencessilences le poids des silences et Noël creuse silences phrases et… »

DISSONANCES #19 | IDIOT
L’idiot du stade
« Ne pas se laisser défaire : garder le moral, c’est le défi. Il me refuse, qu’à cela ne tienne, il n’y a pas de quoi s’en formaliser. Être fair-play, prêt-feu-partez, chacun son rythme, ne surtout pas le brusquer. Tant pis si je file et si lui n’avance pas, il faut s’y faire et s’y plier : je suis sûre que tôt ou tard il finira par se lancer.

Non, la plaie. Marre de mettre les formes, qu’il aille se faire voir. Je suis formelle, c’est un idiot, coincé derrière sa ligne par peur de gagner. Jadis un premier faux départ et maintenant plus possible de bouger. Sur les bras, des valises mal fermées où déborde un bordel qu’on lui a refourgué. Un poids trop lourd pour avancer. Idiot qui ne sait pas s’en débarrasser, qui confond encore passé et fatalité, et qui au coup de sifflet ne fait pas même un pas.

Ca n’est pas faute d’être là, les bras tendus, prête à réceptionner. Mais je n’arrive à rien derrière la ligne d’arrivée, même plus à l’attendre. Encouragements, patience, dureté, rien de tout cela n’y fait : la distance demeure inchangée. Au loin je le vois qui me dévore des yeux mais qui ne me regarde pas. Tout le monde sait, personne ne lui dit rien. Où… »