Laure MISSIR a illustré DISSONANCES #32 (thème NU)
Quoi ?
Faire dérailler le déjà vu, entrouvrir les volets des possibles, désynchroniser les sensations et proposer un lieu où respirer dans la fragile immobilité retrouvée. Le collage est une fenêtre d’évasion aventureuse. Il récupère les vestiges, parfois juste des éclats des milliers d’images qui nous sont données. Mais il ne se contente pas d’être le constat de ces bribes éphémères. Le collage fait naître un certain désordre, léger, sourd ou brutal. Il se présente comme une menace pleine de promesses parfois. Il rassure et dérange. Il s’arme des tranquilles habitudes, des apparences les plus traditionnelles pour les retourner contre elles-mêmes. Perturbation : le courant chaud des papiers colorés rencontre l’air froid d’une figure gravée, l’ortie, la chair d’une toute jeune fille. Nous sommes dans le monde des lentes perturbations. Par de fines déchirures, des écartèlements de motifs, des dissociations abusives, chaque collage tente de capter l’instabilité des images toutes faites pour la ranimer. Le collage tranche dans l’unité rassurante et déploie loin des filets de la logique des hypothèses peut-être contagieuses, des questions dont vous détenez certainement les réponses.
Qui ?
Laure Missir écrit sur des peintres, pour des poètes, pour elle, à ses enfants, à ses amis, des articles, des livres, des listes de courses, pleins de poèmes, des lettres, des cartes. Quand c’est possible les mots s’accompagnent d’images, parce que c’est plus clair, parce que c’est beau, parce que quand les mots viennent à manquer c’est pratique et puis aussi pour faire plaisir.
Laure Missir expose ici et ailleurs, elle s’occupe également d’une maison d’édition essentiellement consacrée à la poésie.
Laure MISSIR, 2017
Le blog de Laure MISSIR