MONTEIL-BAUER Anne (extraits)

DISSONANCES #34 | DISGRESSION
Mary Cassatt, pas l’élève de Degas

« Elle

Mary Cassatt (1844-1926)

a peint
dessiné
gravé

ce qu’il y avait autour d’elle

des femmes qui prennent le thé
des femmes qui lisent
des femmes qui s’occupent de leurs enfants
les baignent, les peignent, les vêtent, les portent
les couchent, les… »

DISSONANCES #28DISGRESSION
Là où nos pas nous mènent
(II) : Art brut / Art policé
« Je suis allée vous voir, Judith Scott.
Au Brooklyn Museum, au quatrième étage.
J’ai recouvert mon corps de pull-overs à cause du froid du mois de février, la tête prise dans les filaments du décalage horaire, des souvenirs et des dictionnaires.
Art brut.
Comme un animal affamé, mon crâne réclame sa pitance.
Comme un domestique zélé, j’ouvre tous les livres pour lui servir ses repas.
Art brut,
« Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des… »

DISSONANCES #27 | DISGRESSION
Là où nos pas nous mènent
(I) : Judith Scott
« Pris dans le diktat des choses à faire, qu’est-ce qui fait qu’on pousse une porte plutôt qu’une autre ?
Être plume, être fil, presqu’invisible, ne vous frôler que par la caresse.
Pas de tsouin-tsouin, pas d’œillades, pas d’arrières pensées, pas de bras de fer.
Une parenthèse, dont le corps de chacun forme les accolades.
L’essentiel surgi et partagé.
La première fois que j’ai poussé la porte de la Collection d’Art Brut de Lausanne, il y a une dizaine d’années, je ne me souviens pas vous y avoir vue.
N’y étiez-vous pas encore ou ne savais-je pas encore voir ?
C’est la deuxième fois, que je vous ai rencontrée. Poum ! Pelote contre pelote.
Vous étiez au premier étage, à droite, en haut de l’escalier.
Bing ! Le corps et la tête enroulés dans vos fils entre envie de… »

DISSONANCES #25 | LA PEAU
Peau [po] n.f. (desquamation du sens)
« Le sac qui maintient mes os tous ensemble

L’endroit où commence la différence entre toi et moi
La terre sur laquelle s’affichent mes chemins
L’étoffe qui plisse un peu plus chaque matin
Le voile qui dérobe la vérité de l’intérieur de moi

La surface tendue du chaos
L’irregardable et le trop regardé
Le velouté du sein qu’il faut cacher

Les traits formés par ses bords à bords reconstitués
L’enveloppe qui contient les cris que j’ai voulu… »

DISSONANCES #23 | SUPERSTAR
Le redoublement de la 19ème

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