DISSONANCES #37 | IMPUR
Princesse
« Il verse la dernière goutte de la bouteille dans son verre carré. Ses yeux rougis sont éclairés par une ampoule nue qui pend au plafond. Elle crépite. Il est dans un appartement une pièce, des plaques de cuisson électriques incrustées de saletés derrière lui. Un petit réfrigérateur siffle en continu. Un lit simple, défait, draps noirs parsemés de petites taches blanches, occupe le fond de la pièce, à gauche de la table en formica à laquelle il est assis, sur une chaise de jardin en plastique blanc. Il porte le verre à ses lèvres. Une armoire se dresse à droite de la table, juste à côté de la porte d’entrée. Un petit lavabo fait face à cette porte, un miroir au-dessus, touché par le calcaire.
Dans ses mains, une petite souris au crochet, jaune et rouge, parcourue de tâches noires, sans patte. Deux ronds noirs dans deux plus grands, blancs, font office d’yeux ; quatre fils fins, entortillés entre eux, représentent les moustaches ; les deux oreilles sont roses, coupées dans un papier épais. Il joue avec. Il passe son index sur le corps de l’animal, s’attarde sur les jonctions entre les couleurs. Il caresse la queue, la tord légèrement. Il rote. Il se lève, ouvre un placard au-dessus des plaques, et prend une bouteille. Il se rassoit et verse l’alcool dans le verre carré. Il tourne la tête vers… »