DISSONANCES #37 | IMPUR
Léa – acte 2
« Léa reconnaît le claquement de portière. Il arrive. Quelques minutes de retard, d’impatience. De longues secondes de doute, si jamais… s’il avait renoncé… « Comment un homme peut-il seulement désirer ce corps flasque, alourdi par l’enfantement. Comment peut-il seulement accepter cette chair qui se laisse saisir sans plus aucune résistance ? Comment cela peut-il l’exciter ? »
La respiration s’accélère. Léa a peur. D’avoir oublié ne serait-ce qu’un poil disgracieux. Une miette entre les dents. Une trace de crayon noir. Un débordement une faute un ratage. A-t-elle bien ajusté le soutien-gorge, judicieusement choisi le string ?
Un string ? En mode « rôti ficelé sur sa barde de gras ! » Elle n’a plus l’âge… et n’a jamais eu le corps pour. Ça s’enfonce dans la mollesse de la chair. Ça marque. Ça rougit. Vulgaire.
« Du calme, du calme… » Il sonne. Léa avance sur les talons trop hauts. Elle s’interdit les frottements des cuisses. « Il ne manquerait plus que les bas tombent sur mes mollets ! » La main glisse sur la poignée de céramique froid. Léa prend une profonde inspiration. Le sang… »