ESNAULT Christophe | Ville ou jouir

Coup-de-cœur de Romain PARIS pour Ville ou jouir de Christophe ESNAULT
DISSONANCES #38

Ouvrir ce livre, ô Paria, te sera toujours plus lucratif qu’un grossier suicide : « Je ne fais pas de l’humour, je fais preuve de lucidité. » Tu y surferas sur les Vagues Rutilantes de cinq écrits de formes diverses qui se chevauchent dans une Déflagration Trashy. Ville ou jouir : récit urbain où la Crudité de la chair, à la façon d’un Ecstasy délirant, nous offre des Grappes de Jouissance au coeur d’un ordinaire par définition si trivial mais qu’une expérience abrupte transfigure, confinant à une Hideur
Sanctificatrice de toute Beauté. Tu y seras confronté à une totale licence érotique, amoureuse, qui fait la nique au Néant Quotidien, et le fait fructifier au fil de frasques borderline. Ainsi qu’au Sacrifice du Créateur qui t’habite au profit d’une Création toujours trop fugace car si Ardente. Car ce que tu vis à fond te conduira pour sûr à une nudité libératrice. Grâce à l’Abject : l’Absolu. Tu y saisiras, ô Desperado, le Sordide tel un Saphir où se diffracte notre Profonde Lumière qui déferle subito au Ciel Excédant de l’Enfer Vital. Écouteras les bris d’une ébriété et d’une fureur voluptuaires à la Georges Bataille. Les gens sont surnuméraires en général : Lazzis Éthico-Hardcore. Je ne vous aime pas : litanie aux éclairs de clairvoyance sardonique où la misanthropie s’affirme à la façon d’une Exigence Justicière Élémentaire. Les Mots d’Antonin : ode à l’Amour que le Bain d’Arrêt de la Mort oeuvre à mordorer. La tombe éditoriale : bouffée d’hilarité virulente ou déclaration d’amour terroriste qui rafraîchit les bas-fonds de la petite édition.
PS : Si la mort t’est habituelle, ô Nabab, un Souffle Révoltant en échauffera ici le Viatique : « Aime-moi immensément et pour mille ans ou va crever ! »

éd. Louise Bottu, 2020
160 pages
14 €