ESNAULT Christophe | Lettre au recours chimique

Coup-de-cœur de Romain PARIS pour Lettre au recours chimique de Christophe ESNAULT
DISSONANCES #41

C’est avec le Coeur et les Viscères que j’ai avalé Lettre au Recours Chimique, Rhapsodie à l’Ébullition du Vivre à Fond et Diatribe contre l’Autorité Psychiatrique. Christophe Esnault s’y attaque à cette Hypocrisie Libérale qui oeuvre toujours avec une Efficacité pleine d’Arrogance à la Standardisation Exponentielle des Aspirations Humaines. Si la Souffrance est Universelle et Régénératrice, la Pathologie stigmatise, et s’avère réductrice, greffée à une Architecture Sociétale prédéfinie. Il observe que les Neuroleptiques étouffent la Luxuriance de l’Esprit et les Aptitudes de la Chair. À vif, il se fout à nu. Évoque son addiction à une Drogue Équivoque forte de l’Absolution des Psychiatres, ces Dealers Agréés par l’État pour qui un Rigorisme Obtus fait office de Savoir-Faire ainsi que d’Ouverture sur l’Autre. Cette Maffia – ignorant le Paradoxe Éthique qu’elle incarne – abat l’Être Brut. Razzie les multiples Virtualités du Vivant. La Nature Totalitaire de tout Diagnostic et de toute Dépendance Chimique contraint toujours à sacrifier ses Hauteurs à une Insurrection Autodestructrice. Aussi, Esnault abjure-t-il cette Déontologie Redoutable et dit Pourquoi avec une Justesse et une Lucidité Libératoires. Ses Rendez-Vous chez le Psychiatre virent aux Pitreries pour Auditeur Sourd-Muet et aux One Man Show offensifs. Sujet aux Angoisses Aurifères, il vante ce Carpe Diem Ardent grâce auquel il peut enfin s’Épanouir mieux qu’avec aucune Thérapie. Car beaucoup plus qu’avec n’importe quelle médication, la Catharsis agit ici au fil d’une Oaristys Totale avec la Littérature et les Vrais Vivants : « Mes glissades psychiatriques sont une maladie professionnelle / Je me dope au délire / J’en ai besoin pour créer ».

éd. Æthalidès, 2021
105 pages
16 euros