DISSO #38 : Alexis GLOAGUEN

Extrait de l’entretien avec Alexis GLOAGUEN publié dans DISSONANCES #38

    Alexis GLOAGUEN (petit)

Écrivez-vous plutôt « pour » ou « contre », « dans » ou « hors »,
« malgré » ou « à propos de » ?
Tout cela à la fois. Écrire est un acte qui connaît des variations. Le refus du monde que cela implique est toujours l’affirmation d’un autre monde.

Quelle est la part de la contrainte dans votre écriture ?
J’ai du mal à démarrer et ai toujours besoin de dates-limites, imposées par l’extérieur. Une fois lancé, je m’astreins à ne pas m’arrêter, quitte à n’écrire que quelques lignes par jour.

Que faites-vous quand vous n’écrivez pas ?
Je me documente, j’écoute de la musique, je regarde des films. Tout cela forme en fin de compte, et de manière très détendue, le terreau de l’écriture.

Qui est votre premier lecteur ?
L’auteur se dédouble forcément lors du travail sur le texte. Il est à la fois scripteur et premier lecteur, évaluant sur lui l’impact de telle ou telle formule. Je montre rarement des textes en cours et ai tendance à les livrer aussi achevés que possible.

Qu’est-ce qu’un bon éditeur ?
Quelqu’un qui prend ou refuse en bloc un manuscrit, sans pinailler sur les détails. Quelqu’un qui fait confiance à son auteur et le porte devant le public tout en gardant un côté « fan ». Une dimension d’amitié ne peut pas nuire non plus.

Que diriez-vous à un auteur cherchant son premier éditeur ?
De ne jamais être découragé par les refus. On en connaîtra toujours. De retravailler ses manuscrits entre chaque refus de manière à en faire des machines de guerre qui s’imposent d’elles-mêmes.

Quelle fut votre première grande émotion de lecteur ?
Écouter la lecture à haute voix de La Légende de Saint Julien l’Hospitalier de Flaubert par mon professeur de français alors que j’étais en 6°. Un voyage de deux heures et un film à grand spectacle ! Une révélation totale. Et, comme lecteur proprement dit, la découverte à 16 ans de…

…suite de l’entretien dans la version papier de DISSONANCES #38

BIO

Alexis Gloaguen est né en 1950 à Plovan, dans le Finistère. Il passe une grande partie de son enfance dans les îles Loyauté (Nouvelle-Calédonie). De retour en France, à Brest, en 1959, il y
mène des études qui le conduiront à enseigner la philosophie de 1978 à 1992. Passionné d’animaux sauvages, il écrit, dans les années 1980, en Écosse, à Dartmoor, en Bretagne. Il part pour Saint-Pierre-et-Miquelon au début des années 1990 et voyage à Terre-Neuve, au Labrador, ainsi que dans les grandes villes d’Amérique du Nord (cela donnera Les veuves de verre et Digues de ciel). De retour en 2010, il écrit La chambre de veille à Ouessant. Deux volumes de ses Écrits de nature, illustrés par Jean-Pierre Delapré, paraîtront ensuite aux éditions Maurice Nadeau. Plus récemment, La vallée des iris est le récit d’un voyage dans le Haut Atlas marocain avec son ami, le dessinateur Nono. En janvier 2020 les éditions Diabase publient Rues de mercure, le dernier volume de sa
trilogie sur les villes d’Amérique du Nord. Au mois de mai 2020 sort le troisième volume des Écrits de nature, consacré aux voyages de l’auteur en Atlantique Nord. Alexis Gloaguen vit aujourd’hui en Centre-Bretagne.

BIBLIO SÉLECTIVE (2020)

Les veuves de verre (éd. Maurice Nadeau, 2010)
La chambre de veille (éd. Maurice Nadeau, 2012)
Digues de ciel (éd. Maurice Nadeau, 2014)
Écrits de nature – tome 1 (éd. Maurice Nadeau, 2017)
Écrits de nature – tome 2 (éd. Maurice Nadeau, 2018)
La vallée des iris (éd. Dialogues, 2018)
Rues de mercure (éd. Diabase, 2020)