WILEN Dimitri (extraits)

DISSONANCES #47 | APRÈS L’ORAGE
Te voilà au sol

« et bien sûr tu te ramasseras sur la peau de ton bras cette image tatouée plus brusquement que l’oiseau bleu de ton épaule l’hématome est une nuit frappée d’étoiles t’amuses-tu et tu n’imagines pas dans la chair humide le liquide visqueux qui coagule radius et cubitus ne cadrent plus ces deux-là ne s’entendent plus la surface articulaire a morflé elle coince et tes osselets carpiens sont désorganisés et ne s’emboîtent plus aux urgences tu te déroberas tu mentiras les os sont décalés mais la fracture n’est peut-être pas déplacée il faudra vérifier une intervention chirurgicale pourrait être nécessaire pour retrouver la forme d’origine et cette intervention tu la rêves et consoler le poignet prendra du temps et c’est bien ainsi tu auras bu ces coups à pleines gorgées d’amour tu rentreras chez toi et il pleurera pardon prends moi dans tes… »

DISSONANCES #23 | SUPERSTAR
Usine
« Elle ne trouve pas Andy très beau. Mais elle accepte son invitation, car il insiste. Se croire génial, maître du monde, et mourir de maladie banale. Les préliminaires sont bâclés. Impatient, il a tout d’un enfant massacreur de papier-cadeau. Ça n’est pas méchant, mais ça n’est pas doux. Se tromper d’âge, de corps, et mourir de ses médocs. Le contact est technique, l’étreinte est égoïste. Sans caresse, les peaux claquent. Se vouloir moderne, et mourir de vieillesse. Pendant quelques minutes, elle devient une poupée d’autophile. Elle aurait voulu autre chose. Elle patiente ; l’indulgence, jusqu’à l’ennui, dispense de la gêne. Être triste vingt-sept ans, et mourir de soi-même. Son sexe est un peu irrité. Il prend enfin son plaisir, sans qu’elle l’entende venir, et il croit avoir partagé un bon moment. Ne pas se prendre pour de la merde, et mourir de honte. Il lui propose d’... »