DISSONANCES #43 | TRANS-
Le tombeau de Sagazan
« Il te faudra faire.
S’extraire de la vase que les quatre temps empêchent. Se débarrasser de l’écorce et garder l’essence de nous-mêmes à laquelle je mettrai le feu. Que dit l’ombre du Milieu du ciel à la femme affamée qui l’ignore ? Des astres mutables tu as l’ascendant de la terre et tu n’as pas converti ton regard. La superficialité des choses recouvre ta voix de shellac et meurent les alvéoles empoussiérées de tes poumons laqués. J’arpente les longs couloirs à l’odeur de chlore et tout, derrière la transparence des céladons de Chine, a le goût de l’éventé. La défiguration du ciel m’emmène dans des bassesses inconnues de tous. L’effluve rassurante d’urine des rames de métro, les maisons aux coins de pierre, les jambes bronzées à l’artifice s’enfonçant dans la mousse du bain douche. La main à la jouissance. L’exclusion contre toute attente des satellites que l’on voudrait voir fonctionner. Tant pis pour le laurel sulfate agressif des cosmétiques de grandes surfaces, l’eau calcaire du canal, s’endormir avant de se coucher. Dans ma propre agonie je médite un bardo mal appris et désespéré et tu en répètes les mots sans les… »