Coup-de-coeur de Christophe ESNAULT pour Tenir tête à l’orage de Thomas VINAU
DISSONANCES #20
Des instantanés. Courts poèmes bricolés de mots simples. Une fausse simplicité. De celle qu’on retrouve dans Journal japonais ou Il pleut en amour de Richard Brautigan. Nulle volonté d’en mettre plein la vue. Minimalisme. Pas si éloigné du haïku parfois. La forêt, le fossé, la brindille soulevée par le vent, l’ombre d’un chien égaré ne sont jamais bien loin. Une cabane et une fenêtre ouverte, l’œil du poète vers le dehors. On pense aussi aux univers de Jim Harrison et de Walt Whitman. Des mots qui, comme la flèche, touchent avec précision leur cible. Au cœur de l’émotion revigorante : « Mets-toi dans le sens de la terre et germe. »
Très actif dans les revues littéraires, Thomas Vinau creuse sa place dans le microcosme poétique. Il a déjà beaucoup publié. Son blog est une petite merveille riche d’un tas de belles pépites. Au-delà des poèmes, entre les respirations, dans un amour de la vie empreint d’une touche de mélancolie, ce jeune auteur excelle à restituer les variations de lumière auxquelles il est ultrasensible. On est déjà plus d’un à le penser : ce sera peut-être lui qui écrira le livre que nous attendons tous.
éd. Noir & Blanc, 2010
74 pages
12 euros