DISSONANCES #19 | IDIOT
Idiot moi-même
« c’est idiot mais je n’arrive presque plus à m’adresser à quelqu’un sans postillonner comme un idiot comme pince-mi qui se rend compte trop tard qu’il n’a jamais appris à nager ou bien quand elle porte cette jupe ultra-mini et qu’elle se hisse sur la crête des pieds je le jure sur la tête de ma mer de ses embruns de ses pointillés mouillés parfois complètement givrés comme les paroles de pantagruel de ces paroles gelées sans bave aucune qui ressemblent à s’y méprendre à des dragées de sucre pétillant quand même perlées de diverses couleurs et qui après avoir été chauffés entre les mains fondent comme neige au point où l’on peut alors les entendre matériellement comme un vrai et long déluge de lignes dans ma chambre qui donnera bientôt sur l’atlantique tu la reverras ta loire me dit-elle sa jupe quand même assez grande pour avoir tout loisir de mirer les grands motifs à fleurs rouges imprimés façon flamenco ou ferme espagnole c’est selon le format portrait ça lui fait une belle jambe quand elle est dressée ainsi sur le lit d’une vision en contre-plongée en apnée je distingue aussi le haut de son bas gouttelettes de salives à la commissure des lèvres encore plus haut oui tu y es presque on imagine déjà en 16/9 des jours ou une nuit éfleurer l’échancrure de sa petite culotte frêle tissu élégant comme un TOD (text on demand) tissé de fourrure légèrement survolé par dessus… »