DISSONANCES #33 | FUIR
Boucle d’Or
« Une main tourne la poignée. Plan fixe : « C’est là qu’elle a vécu ». Une pile d’objets bancale. Dinette. Peluches borgnes. Un peu d’enfance inhumaine (parmi des ours ?). La caméra à l’épaule répète des postures et des gestes maintenant sans corps : boire manger dormir. L’œil trace à vide des boucles – les contours une gamine soudain abstraite : ça tourne.
C’est peut-être dû à la fin de la trêve hivernale à une famille d’ours à la hausse des loyers à une certaine logique narrative à la fonte des neiges aux politiques migratoires aux urbanistes du Grand Paris aux objets qui se taillent leur propre place et vous chassent – on ne sait pas.
Le dessin d’une maison au bord de l’eau une mise en demeure des mèches blondes le trait épais du feutre autour des nuages lourds un accusé de réception des pattes des museaux un matelas qu’on éventre – ne pas déborder la ligne – de la vaisselle renversée sur le trottoir. Trop d’images. Chacun la voit différemment. On imagine une… »