OMÉ Marthe (extraits)

DISSONANCES #48 | FÉERIES
L’alphabet en vermicelle
« Ce que j’aime en toi surtout en toi c’est que tu ne pardonnes pas Chère Imagination

Vous n’aurez qu’à mettre l’aiguille du compteur sur désirs vivants ordinaires sans scrupules ni black out

Chacun savait que les fous ne doivent pas être enfermés leur liberté est en jeu permanent

On écrivait pour les oiseaux les éclopé-e-s les fragiles du cerveau leurs zéros

Une grande évidence de surréalité était de rigueur invitée à cette année qui s’annonçait sans délai on était obligé d’en être puisqu’on était au générique

La plus grande joie d’esprit nous était laissée dans nos encriers à l’aplomb tandis que d’autres vivaient encore sous le règne de la logique avec des limites effroyables

Les idées fausses sortaient de leurs manteaux tous les… »

DISSONANCES #44 | SILENCES
Vous êtes ici

« Vous rêvez d’ailleurs / un proche vous l’a dit / c’est mieux ailleurs / vous avez goûté à l’exil / sur votre peau / dans vos nerfs / dans votre manteau de chair où vous n’habitez plus que la nuit / des souvenirs assis en rond sur le sol / une langue frémissante au bord du trottoir d’une ville trop grande pour vous / à vous perdre dans des lignes / au flanc du pays natal, vous avez crié un nom connu à votre oreille /

vous dites « avant, j’étais un enfant » vous le répétez ça ne fait pas longtemps que vous pouvez le dire « avant, j’étais un enfant » mais quand est-ce que cela a cessé ? vous ne savez pas

vous n’avez jamais su les distances les séparations les poids les mesures les histoires de fratrie où ça commence où ça finit depuis ce pays depuis la guerre depuis le sang

vous retirez la main de votre père la sienne est froide vous ne pleurez pas vous ne dites rien vous regardez ce corps inerte et vous pensez à la… »