DISSONANCES #43 | TRANS-
Le stade imaginal
« Le long d’un chemin bitumé en son centre et bordé de graminées, cardamines, liserons, plantains, renoncules, laitrons, rumex, séneçons, un terrain privé délimité par un buis d’un côté, flanqué d’un rosier fleuri et d’un portail de bois vestigial, un chèvrefeuille de l’autre, odoriférant et escaladant une palissade d’une hauteur d’un mètre vingt environ. Au pied de la palissade des fougères. La palissade est fixée au mur empierré d’une maisonnette en bauge. Accrochée au mur de la maisonnette, une boîte aux lettres d’un beige premier prix. À son ombre un chiendent. Dans l’interstice une danse de séduction : deux tircis aux ailes brunes tachées de fauve, bordées de pupilles écarquillées, volètent dans la lumière, saltos, virolos, valse erratique sans métronome ni spectateur.
Sur une tige de chiendent comme un plongeoir elle laisse ses mains sur ses hanches et s’adonne. C’est empressé et millimétrique à la fois, extrémité contre extrémité et dos à dos, pas évident. Sac vidé il s’éclipse, fourbue elle reste là puis cherche un coin à l’ombre : déjà, il est temps de pondre ! Sous une feuille bien verte et longiligne, comme un chapelet les… »