DISSONANCES #18 | ENTRAILLES
Mes abats
« Je fais le tour de mes abats. Un sang d’encre court, flamboyant de coquelicots, de fard couperosé, de corail poisseux et de gueules hurlantes ouvertes comme autant de vulves. La bouche est rouge, invaginante. Tout le corps est reçu, replié, retourné sur lui-même comme un organe creux, comme le doigt d’un gant. Coutures, balafres, piqûres montées en contrepoint. On m’a dressée à vivre devant un miroir, braquée devant la toison polie de mes oripeaux. Et je plane viscéralement sur leur dépouille. Epouvantail nimbé de semences qui se cabrent au montage, je taille sur mes flancs autant de plis intestins, de… »