DISSONANCES #24 | LE MAL
Plus tard tu brûleras
« La première chose que fit Basile Coglioni en arrivant à Bordemer fut de taper contre la première porte qu’il rencontra, bang, re-bang, et re-re-bang, encore et encore, jusqu’à ce qu’on ouvre, une toute menue femme qui d’une voix qui en avait vu d’autres mais pas des comme ça dit oui, qu’est-ce que c’est, pourriez faire moins de bruit il y a les gosses qui dorment à côté, et lui dit de sa voix de brute inquiétante ça fera, oui, ça fera, et comme retentissait soudain dans l’air qui se décolorait le vacarme de mille grenades dégoupillées, il referma la porte sans broncher, poussa le loquet, commença d’enlever sa redingote et ses guenilles en marchant droit sur elle, elle toute menue femme qui se dit en ne pleurant pas merde manquait plus que ça, Bordemer de ma malchance, et lui Basile Coglioni avec son cœur comme une troisième couille qui l’agrippe, retrousse ses jupes et te la retourne contre la table de cuisine pour râler un coup en chien qu’il était, tu te tais, j’ai mes droits, je suis vétéran des guerres d’Amérinde par-delà les mers, et elle incapable tout simplement incapable de se déprendre qui dans la surprise du hurlement qui reste emprisonné en elle lâche prise, au moins casse pas tout, au moins vas-y doucement, les… »