DISSONANCES #26 | ANIMAL(S)
Mouches
« A bien fallu que la mouche précédât, et de beaucoup, l’apparition du bipède humain ; a bien fallu qu’elle vînt taquiner mers, rivières, étangs, lacs et ruisseaux pour que, (via oui, mais non, via, saleté de mouche en voilà une autre qui distrait l’organisation de la phrase, le sens et la syntaxe), ce qui fut comme embryon de nous, embryon de l’espèce des sous-marins et autres premières variations du vivant, a bien fallu que mouche agaçât le premier affamé (ou la première affamée) qui a sorti la tête de l’eau, bien avant que ne parût la tête de l’homme, enfin mieux dire, bien avant qu’une tête d’homme ne s’exondât de la femme. A bien fallu, encore qu’il est possible de se demander si bien ou mal il fallut, ou disons (mais quelle est cette intrusion plurielle qui, pour un peu, pourrait détraquer la quête d’une pensée vers un point ?), donc a fallu. A fallu que la mouche, donc, précédât l’apparition du bipède, dont les balbutiements eux-mêmes précédèrent les énoncés partagés par le bien ou le mal. A bien fallu qu’au commencement fût la mouche, la bombinante, et puis a fallu qu’au commencement fût le poisson qui prit la mouche car, dans cette aube des commencements, l’humain était (déjà) susceptible et vaniteux. Nous n’en étions... »