DISSONANCES #47 | DYSCHRONIE
Été 2024
« 5 mars : Sale temps. La guerre gronde aux alentours, le futur se craquelle chaque jour un peu plus et le pays s’enfonce dans la dépression politique. Gueule de bois post covid qu’il va falloir soigner en s’accrochant à l’idée que ça passera ?
17 mars : 150 euros la place de concert ! Et dans la fosse ! Je t’aime, l’artiste, tu me touches, tu me bouleverses, mais là… 150 euros pour 1h30 de spectacle, tu te prends pour qui ? Pour la peine je téléchargerai illégalement ton album, je me délecterai de ta voix sans raquer un centime, je t’adorerai en te méprisant puisque tu m’aimes en m’exploitant.
2 avril : Atelier théâtre au collège. Le comédien est magique au milieu des mômes, il les embarque dans son arche bancale de saltimbanque un peu fêlé, exerce avec art et malice une humanité sans fard. Les gosses voguent à ses côtés à la rencontre de leurs peurs, violemment joyeux.
11 avril : J’ai passé la soirée sur Internet à suivre un… »
DISSONANCES #42 | DYSCHRONIE
Hiver 2021
« 1er septembre : Je commence cette dyschronie sous le signe de la procrastination : je vais me coucher, on verra ça demain.
6 septembre : Après la laïcité positive et la laïcité ouverte, voici la laïcité bisounours. Belle campagne de com à destination des élèves de France. Il y est question de tout sauf de religion, de liberté de penser ou de neutralité de l’État. Notons quand même que Naïma et Elyjah sont gentiment priés de s’intégrer sans faire chier. C’est ça la laïcité ?
7 septembre : Je décline poliment l’invitation à une réunion : « J’peux pas j’ai chronique ». Ce soir je dissone et m’adonne à l’écriture crapuleuse.
17 septembre : Viens de finir le deuxième livre du sublime Jérusalem d’Alan Moore. Roman total réconciliant culture populaire et littérature classique pour narrer un voyage spatio-temporel aussi métaphysique que déjanté dans les rues de Northampton. Hâte de… »