Coup-de-coeur de David MARSAC pour Cordel cheminot de Fred SOCHARD
DISSONANCES #27
Nous sauvera-t-elle, la corde du cordel ? Le fil qui tient ensemble les pages d’une littérature populaire si classieuse qu’elle transforme la rentrée littéraire en entrepôt de hard-discount ? Pas d’autre choix : soit tu cours au bordel, soit du goûtes au cordel.
Va. Passe-toi la corde au cou, la corde du cordel, et hop ! la danse, petit lecteur, trémousse-derrière, petite lectrice. Une chose est sûre : « On part ! » Vous me direz : et le cordel ? Kesako ? – Le cordel, tu l’achètes, tu la fermes, tu vas chez un libraire indé pas trop Dédé, numéros 1 à 5, en attendant les 6, 7, 8, qui ne sauraient tarder même s’ils sauront t’arder – le cœur, crois-moi (sinon je te rembourse, macaque).
Plus de palabres, te voilà installé (e) dans le cordel, laisse-toi porter par les images, les images, les images et quelques mots : Le Wagon rouge de ton enfance, « Saute sur la marche en t’agrippant très fort », La salle des pas perdus d’un âge que tu aurais aimé ne jamais perdre, puis tu erres Sur les quais en faisant ton Marlon devant la glace des wc tandis qu’hors champ les lecteurs hurlent : « On est mal renseigné ! » (Leur sale odeur de billet composté.) Il est grand temps pour toi d’aller voler au kiosque de La littérature de gare d’un âge bien mort (« Il est fâché le monsieur ? »).
Nan. J’ai pas de temps à perdre avec un doryphore abouché à du roman patate. Les cordels, c’est du Masereel, tu les prends, tu les payes, de toute façon, t’es fait comme le décapité du Londres-Plymouth, car la ménagerie de Fred Sochard se rue dans Les compartiments et déjà te contemple de ses crocs tendres.
éd. Les Arêtes, 2012
12 pages par volume (5 parus)
3 euros le volume