Coup-de-coeur de Romain PARIS pour Des abribus pour l’exode de Marc TISON
DISSONANCES #34
Des Abribus pour l’Exode : un grand « Chut ! » après la Tempête. Marc Tison porte sa lucidité de boucanier aguerri en bandoulière. Car « La nuit elle se voit par nos yeux de lumières. » Au cœur d’une Rêverie aurifère. Réfractaire au raffut quotidien. Fraîcheur de l’Écrit ou exactitude de la Chair. Juste là où s’est figée une Humanité en voie d’extinction. Ici, nulle Nostalgie. Plutôt une sorte de cessez-le-feu sans véritable capitulation d’un côté ou de l’autre (Conquistadors des Sens vs Société du profit). Eh oui, « Le moi romantique se cogne aux logorrhées de l’hyper information. » C’est un Voyage Incandescent. « – Où ça ? – Au For Intérieur ! » Côte à côte avec l’Amoureuse. Sur la Route rétive aux GPS, et toujours périlleuse, parce que TOTALE. Dans des Rades Narcotiques – ces frégates du naufrage – ou au fil des festivals de la Jouissance Absolue. À l’Abandon : toute une manière d’entrer en Résistance. Envers et contre rien : « Overdose de lumière et mourir. » Des mots liés entre eux dirait-on par la grâce d’une orfèvrerie textuelle expresse. Comme autant de vaguelettes de retour des Antipodes. Venues se jeter – à contrecourant – dans l’Estuaire Natal : « Je reviens à mon pays, intérieur, affranchi, en orpailleur. » Voilà bien la sobriété d’un style forgé à force de bitures. De Sauts de l’Ange ou de Douceurs. D’écorchures. Avec des bribes de silence pour toute opulence. Rappelons-nous que par-delà l’Abjection du Néolibéralisme, il y aura toujours le sirocco – ou le vent d’ouest – pour attiser notre flamme secrète. En écho aux « Je t’aime » à vif. « Toute disparition fera un renouvellement. » : l’Aube – Catafalque de l’Excès – s’ouvrira sur cette ÉviDanse mise à nu.
éd. Le Citron Gare, 2017
32 pages
10 €