DISSONANCES #30 | QUE DU BONHEUR !
Lambeaux parcellaires de bonheur
« … une lumière filtrait halo tassé par le bois de la porte ; quelques rumeurs parvenaient chuchotis inaudibles ; là-bas fond du couloir séjour ; imaginer, recomposer le décor du séjour : au seuil le réfrigérateur, fiché contre le mur, coudoyant la cuisinière, et ses quatre champignons flamboyants, petit meuble à condiments, et ses tiroirs lourds de couverts ; mur de devant, arc tubulaire dont l’embout pend dessus l’évier à deux cratères inox qui soutiennent la vaisselle éparse, deux battants gonflés d’humidité raclent les carrés, salissants, carrelage, battants bordés par deux barres de bétons : excroissances du mur ; légèrement sur la droite, fenêtre, fermée, deux rideaux rouges-translucides la recouvrent, ils coulent, ces rideaux, caressent l’angle de la pièce où se niche un meuble, long, bois compressé pudiquement nappé d’une surface luisante, noire et lisse, engrossé de livres il s’allonge, flirte avec l’angle opposé ; adossé au dernier mur, le canapé, chocolat, angle vertical prêt à s’aplanir avec un de ses coussins qui repose sur l’accoudoir titillant la poignée, inox, de la porte, fermée, à carreaux vitreux, peinte grossièrement de blanc, un blanc qui résonne avec celui du… »