DISSONANCES #49 | DI(S)GRESSION
Humble sous le ciel : Anita Lane
« Il est difficile de dire d’où venait le surnom d’Anita Lane, Dirty (« La Sale » ou, dans un langage d’un autre siècle, « La Souillon »). Toujours est-il qu’elle le revendiquait, ayant nommé son premier album solo Dirty Pearl (« Perle sale »). Aucun désir d’une vie relâchée pourtant. Elle fut un temps en couple avec Nick Cave pour qui elle écrivit certaines de ses plus fortes chansons et qui lui doit tant, pour qui elle est restée une essentielle femme de l’ombre. Sale, chez elle, n’est pas sordide. Il ne s’agit pas moins d’un terme montrant la recherche désespérée d’une estime de soi et, au-delà de son sourire, de sa beauté, de sa danse permanente sur les volcans, masquant une déconvenue profonde et laissant échapper le chatoiement de laves inquiétantes.
Pour ceux qui l’ont connue et l’ont côtoyée, l’impression première était celle de l’innocence et de la pureté, ce terme si décrié en nos temps d’arrivisme débridé dans le domaine de l’art. Tous ces témoins – Daniel Miller, Mick Harvey, Bertrand Burgalat – ont travaillé avec elle, car avec les personnes qu’on trouve adorables, une bonne manière de… »