DISSONANCES #49 | L’ENFER
Éclats
« Lundi. Elle a beau se pincer les pommettes, appuyer sur le coin intérieur puis sur le coin extérieur de l’œil. Masser soigneusement comme elle l’a vu en vidéo sur son téléphone. Rien à faire. Ses cernes sont toujours là. Elle ouvre le tiroir, sort les fioles, cotons, crèmes et commence à se démaquiller. En bas, les placards s’ouvrent, claquent, l’eau coule dans l’évier. La cuisine est rangée. Jingle. La télé du voisin. La voix du journaliste. Ça va. Les enfants sont dans leur chambre, ils jouent. Dehors, la ville commence à se taire. Elle se regarde. C’est pire sans le maquillage. Dans le miroir, elle voit un autre visage qui l’observe. Son mari se tient dans l’embrasure de la porte. Ça va ? Elle fait oui de la tête. Sourit. Il ne lui reste plus qu’à aller embrasser les enfants et les border pour la nuit.
On dirait que c’est un palais où vit une princesse. Dans le jardin, elle peut jouer, danser, courir, comme elle veut. Elle fait ce qu’elle veut dans le palais. Sauf que quand elle parle c’est comme si personne ne l’entendait.
Mardi. Passer à la teinturerie. Rôder dans le… »