DUHAMEL-NOYER Olga | Mykonos

Coup-de-cœur d’Alban LÉCUYER pour Mykonos d’Olga DUHAMEL-NOYER
DISSONANCES #47

Quatre amis tout juste sortis de l’adolescence débarquent sur l’île grecque de Mykonos. Il fait chaud, trop chaud, et les rues de ce qui n’était à l’origine qu’un village de pêcheurs sont envahies de vendeurs de babioles touristiques, de rythmes électro et de filles sublimes et bronzées. « La chaleur entre d’un coup quand ils ouvrent les fenêtres. Ils traînent, s’étirent bruyamment, mangent les chips de la veille et dévorent les brioches que rapporte Pavel. Judy fait chauffer de l’eau pour le café. Elle porte un t-shirt de Christopher. Dans la nuit, elle a couché avec lui, mais c’était loin d’être mémorable. »
Plus tard, l’un des garçons choisira de s’éloigner du périmètre bruyant de Mykonos Town pour confronter son corps au relief de l’île et s’ouvrir à d’autres possibles. Mais très vite l’effet de groupe les conduira tous à la possibilité d’une perte de contrôle, d’un glissement capable de faire voler en éclat l’insouciance du paradis low cost. « Il est près de minuit et l’île s’apprête à vivre une autre nuit très animée. Pour un endroit si petit, l’affluence à cette heure autour du point de départ des navettes nocturnes pour le Fresh, le Tropicana ou le Paradiso a de quoi surprendre. Les filles sont nombreuses dans le minibus. Il y a aussi des garçons, comme eux, qui regardent les filles du coin de l’œil. »
Dans ce récit en ligne claire qui évoque une version masculine du film How to Have Sex (Molly Manning Walker, 2023), Olga Duhamel-Noyer décrit à la perfection l’urgence de l’été, l’ivresse, la tension entre un décor balnéaire et les incomplétudes de la jeunesse, entre la répétition des nuits d’excès et la fragilité du réel.

éd. Héliotrope, 2024
114 pages
17 €