DISSONANCES #21 | LE VIDE
Une année ici
« Comme une carte géographique : on ne peut vraiment s’en servir que si l’on sait déjà où l’on se trouve.
En cette chambre, par exemple, où je réside provisoirement, rideaux violets, dessus-de-lit violet (violet sombre) : c’est un peu rouge sombre ou violet injecté de rose, la couleur de ce que l’on voit lorsqu’on ferme les yeux sans trop les exposer à la lumière : la couleur du sang contenu dans les paupières.
Je me souviens du poète persan : « Ton image est tatouée sur la face interne de mes paupières », et on ne sait jamais avec ces gens-là s’ils parlent d’une femme ou de Dieu.
C’est lundi et j’entends parler italien à la terrasse d’un café. C’est lundi c’est Paris. En prime, le printemps qui vient. En prime, le temps infini tout autour de soi : je serai éternel tout le temps que je vivrai.
Les lieux communs sont comme des galets de rivière, lisses et ronds et... »