DISSONANCES #31 | DÉSORDRES
Mon Viking banana
« Tu as été ma pagaille intérieure. Non. Je mens. Tu es ma pagaille interne. Te voir me donne envie d’aller à la plage, de manger un beignet à la framboise, de boire une bière espagnole et de m’ouvrir les veines un matin d’été. Quand tu me parles, j’imagine ma langue sur ta joue gauche et une fourchette plantée dans ton menton. J’ai passé tellement de secondes à t’attendre en contemplant le voisin regarder la télévision sur sa terrasse au milieu de ses citronniers et de ses bouteilles de tequila. J’ai souvent voulu être lui pour vivre exactement la même chose. Sans toi. Seule. Avec un cochon d’Inde qui porterait ton prénom. Christoffer. Chris pour les intimes et les polyglottes qui ne parlent qu’anglais. Je me souviens de tout. Surtout de mon imagination. De ton skate. De mes doigts sur ta dent ébréchée. De tes tatouages. De ton envie de me faire peur. De ta sangria maison toujours trop chaude qui me donnait envie de faire l’amour. De te faire l’amour. De baiser. Ta chambre se résume à un lit, un peignoir trop grand pour tes petites jambes et à une plante, une sorte de palmier nain. Un petit palmier. A quoi ça sert ? Il est comme toi : On a envie de le laisser crever avec beaucoup d’amour. Tous les… »