CAREL Louise (extraits)

DISSONANCES #32 | NU
Nerfs à nu
« Au revers de ta peau je planterais mes crocs et baiserais tes os (si ce n’est pas abuser) sans même t’éveiller (nous serions nus bien sûr)
note 1 : Peau : carte parcourue sans relâche avec l’envie de s’égarer encore.
note 2 : Parenthèses : murmures des inaccessibles, hésitation lente de la bouche et des doigts.

Là je suis devant toi, debout, blanc de poussière, nu bien sûr (je m’égare) : ton regard me traverse et autour il n’y a rien (nous ne sommes pas là)
note 1 : Les veines des amants charrient un sang blanc ; il irrigue les moindres parcelles de leurs territoires. Le blanc est la couleur des vertiges qui entraînent la chute des corps l’un dans l’autre.
note 2 : Là (déictique) : espace-temps enclos dans la parenthèse des corps.

Tu flottes nue (en croix) et tournes sur toi-même (lentement, lentement) dans de l’espace blanc : je calcule ton orbite et mets tous mes espoirs dans l’attraction des corps
note 1 : Dans une première version du texte, le poète avait écrit : « Nue, tu flottes dans de l’espace blanc : je lis à même le grain de ta peau les constellations », la dernière phrase étant... »